Nicole Montineri

Témoignage d'une rencontre avec la mort, lors d'une grave maladie.

"En accord avec mon médecin, j'ai préféré ne pas être transportée à l'hôpital car je ressentais le besoin de rester en silence, concentrée, intériorisée, et la plus consciente possible, sans perfusion de morphine. J'ai pris cette décision, sachant le risque qu'elle comporterait et la douleur que j'allais endurer. Je n'ai pas d'explication rationnelle à cela, simplement j'avais intuitivement confiance. Durant la première nuit, en proie à une très forte fièvre et à des douleurs insupportables à la tête, j'ai compris que mon corps ne supporterait pas longtemps cette secousse. J'ai alors décidé, calmement, lucidement, de lâcher prise, de partir, de sacrifier en quelque sorte ce corps arrivé au bout de ses forces pour laisser l'énergie infinie pénétrer librement ma conscience. (...)
Je n'ai pas cherché à lutter mentalement contre la maladie. J'ai su d'emblée que ce n'était pas la solution et que cette action n'aboutirait qu'à me plonger plus profondément dans l'épreuve. Je me suis adaptée à ce nouveau courant de la vie qui se présentait et je l'ai accompagné pour qu'il se déploie dans le sens qui lui semblait naturel. Le calme de mon esprit m'a permis de trouver la force au coeur même de ma vulnérabilité. (...)
Je me tenais dans une disponibilté humble, l'esprit et les sens coimplètement rentrés à l'intérieur de moi-même, recueillie, détachée de tout, placée à un niveau de conscience où la représentation du monde et du moi s'était effacée. J'étais parvenue à la source d'où tout jaillit, les pensées, les sentiments, les émotions. Ici, c'est le règne de la vacuité, le siège de la conscience, l'essence de l'être.(...)
C'est dans cet état de réceptivité totale, sans intention, sans projection, que ma conscience fut soudain prise par la Conscience suprême. Cette ouverture subite comme l'éclatement d'un soleil qui lance des rayons dans toutes les directions me révéla une lumière infinie et provoqua un jaillisement de connaissance. (...)
Je n'ai pas vu de paysages magnifiques, de champs de fleurs, de cités radieuses, comme le rapportent certains témoignages.(...) Cette absence d'objet, ce vide qui m'englobait contenait une puissance infinie, la potentialité de toutes les manifestations. Elle était la plénitude même. Cette plénitude était paix, amour. Je ne ressentais pas cette paix, cet amour. Ce n'était pas un état qui aurrait pu me définir: j'étais la plénitude.
Dans cette lumière, il n'y avait pas de séparation entre ma conscience pure, sans objet, et ce qui se manifestait, c'est à dire le sans forme, en réalité le non-manifesté. Plus rien n'était perçu comme extérieur. Ma conscience éveillée ne faisait qu'un avec ce monde non-manifesté. Elle ne percevait aucune séparation entre elle et la lumière(...)
La lumière n'était pas vue, ne pouvait être vue, puisque la conscience était cette lumière. Elle savait être cela."

N'ayons pas peur de mourir, éditions accarias l'Originel

Merci Pascal.
J'ai lu les nombreux témoignages de ceux qui se sont retrouvés à la frontière entre la vie et la mort.
Ils ne se ressemblent pas tous. Ca n'est pas important, je pense.
Par contre, ce qui est commun à tous ( et celui ci le confirme ), c'est qu'une grande énergie semble se libérer à ce moment la.

un lien sur nicole montineri :

http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=794

C'est très clair.
Je participe à un forum Catholique ou une expérience d'éveil y est décrite: dans son essence, elle semble très similaire à celle de Nicole Montineri, mais elle n'est pas débarassée, semble t-il, de la nécéssité de nommer:
" La réponse à toute question que je pensais intérieurement m'était instantanément présentée, à une seule exception près: le nom de ce Dieu qui se révélait à moi, sens et but de ma vie . ".

Dans son livre, Nicole Montineri explique que les différentes lectures (bouddhisme, témoignages d'éveil...)qu'elle avait pu faire avant son expérience l'ont beaucoup aider à appréhender ce qu'elle vivait et à lâcher prise.