STIGMATES - Et si les autres avaient raison?

Je viens pour vous présenter un passage de texte sur la stigmatisation extrait d'un livre concernant la discrimination quelle qu'elle soit...Je souhaiterais pouvoir développer ce sujet avec vous et grâce à vous...

"Le sociologue Erving Goffman publie en 1963 un ouvrage (Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, Edition de minuit) sur le concept du stigmate, dans lequel il inventorie le vécu des personnes stigmatisées et les stratégies qu'elles développent à la fois pour contourner les problèmes physiques et/ou psychologiques qu'elles rencontrent et pour sauvegarder leur identité. Originellement, le stigmate représente chez les Grecs une marque au couteau ou au fer rouge dont le but est de rendre facilement identifiables les individus qui en sont porteurs. Aujourd'hui, le stigmate est le marqueur visible ou non de l'appartenance à un groupe social dévalorisé. Pendant la Seconde Guerre mondiale par exemple, le pouvoir nazi imposait aux juifs de porter une étoile jaune, stigmate visible de l'appartenance à la communauté juive...
Il y a cependant autant de formes de stigmates qu'il existe de source d'infériorité ou d'impuissance sociale. L'appartenance à une minorité ethnique mais aussi le handicap physique ou mental, ou encore l'orientation sexuelle sont autant de caractéristiques visibles ou non qui désignent un groupe social stigmatisé. Souvent boucs émissaires, les groupes stigmatisés sont victimes de préjugés négatifs connus et assez partagés au sein d'une culture donnée.
Même les membres de ces groupes stigmatisés connaissent la nature des opinions classiques développées à leur égard. Le stéréotype est connu, intégré et, dès lors, il peut représenter une menace pour ceux qui en sont l'objet.
Michel Désert fait une synthèse de la question de la menace du stéréotype. Il montre à travers une série documentée de travaux que les membres des groupes stigmatisés peuvent se conformer aux stéréotypes existant à leur égard dans les manifestations diverses de leurs aptitudes. Victimes et conscientes de l'être, les personnes sigmatisées peuvent, sous certaines conditions, se comporter en accord avec des principes qu'elles devraient poutant dénoncer. Comment est-ce possible?..."

Texte extrait du livre "LES PIEGES DE LA DISCRIMINATION Tous acteurs, tous victimes" de PATRICK SCHARNITZY Editions l'Archipel

Merci Mathilde pour ce texte.
Il conviendrait peut-être d'en citer un peu plus notamment en ce qui concerne la fin:

Mathilde a écrit: Victimes et conscientes de l'être, les personnes sigmatisées peuvent, sous certaines conditions, se comporter en accord avec des principes qu'elles devraient poutant dénoncer. Comment est-ce possible?..."

Quels sont ces "principes"?
Il me semble en tout cas qu'il y a certainement une auto alimentation de l'état de victime, par une sorte d'identification (consciente ou inconsciente) avec les critiques adressées contre elles, et ce notamment pour se sentir plus solidaires.

Bonjour, oui les principes à dénoncer sont le pouvoir, l'humiliation tout ce qui tire l'autre vers le bas et le laisse pour compte, le livre cité traite de façon interessante et développé de la discrimination, je l'ai lu à sa sortie début 2006, mais une nouvelle lecture ne sera pas de trop car le sujet est traité avec beaucoup d'exemples et de recherches sur les comportements humains, et il permet d'avoir un regard objectif et plus détaché sur soi et les autres, et sur un processus hélas trop présent dans l'actualité et dans la vie, je trouve cette notion de stigmatisation interessante surtout présentée ainsi au sens propre comme au sens figuré...La lecture de ce livre n'étant pas toute récente, je n'en suis plus totalement imprégnée par contre je me sens en permanence concernée par ce sujet...J'ai beaucoup d'empathie pour les minorités les personnes en difficultés autour de moi et lorsque je suis moi même concernée par un sentiment de mise à l'index (d'être stigmatisée), je le vis très mal, j'ai vécu une année de harcèlement professionnelle avec deux collègues de travail çà a été une véritable souffrance qui, par contre m'a énormément fait avancée sur mon cheminement spirituel c'est grâce à la pratique assidue du zazen que petit à petit j'ai fini par vivre cette situation en restant moi même car le Soi était devenu manifeste et évident, c'était une petite lumière à ne surtout jamais perdre, ainsi relié à lui l'environnement hostile me touchait de moins en moins, au début j'étais réellement stigmatisée, je portais le poids des étiquettes, de l'isolement et des vexations constantes, je devenais une victime pétrifiée et soumise, je comprenais mieux le syndrome de Stockolm car quelques heures d'accalmies et je finissais par les aimer, j'étais ligotée et marquée au fer rouge comme un animal dirigé vers un abattoir, je me conformais à leurs besoins, leurs désirs je n'avais tellement plus confiance en moi que j'ai fini par penser que j'étais indigne de vivre, nulle et leur je leur donnais raison, j'ai touché de près la souffrance extrême de la répression et de l'humiliation, cet évènement est assez récent, et cette blessure se referme petit à petit...Mais c'est surtout la méditation qui m'a permise de m'en sortir...Spontanément je vous témoigne un peu de mon vécu, et de ce fait vous comprendrez que le sujet de la discrimination et de la stigmatisation m'intéresse énormément, à tout moment quicquonque peut se retrouver dans une situation difficile, isolante, non reconnue et du fait de sa vulnérabilité être en grande difficulté, ce qui est impressionnant c'est la force de la spiritualité pour désamorcer la stigmatisation...
Amicalement